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9 novembre 2019 6 09 /11 /novembre /2019 21:08
1919 - 1939, l'entre deux guerres, une auberge à SAILLANCOURT : L'OASIS DE PAIX
1919 - 1939, l'entre deux guerres, une auberge à SAILLANCOURT : L'OASIS DE PAIX
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1919 - 1939, l'entre deux guerres, une auberge à SAILLANCOURT : L'OASIS DE PAIX

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19 mars 2018 1 19 /03 /mars /2018 21:08

Les expos de Saillancourt ont pour objet de mettre en valeur l’histoire et le patrimoine de notre hameau. Elles s’adressent aux randonneurs qui sur le chemin de la Goupillère, s’engagent vers le plateau ou en reviennent, sont allés ou iront visiter les carrières en prenant le "chemin du tacot".

Toutes ces expositions sont publiées sur le blog que viennent enrichir des commentaires ou correspondances de la part des lecteurs.

Les randonneurs peuvent être aussi sensibles au fait que chacune des expositions se termine par un tableau faisant référence à l’action de l’Association pour la protection des Animaux Sauvages (ASPAS) qui milite entre autres pour une trêve de la chasse le dimanche.

Cet hiver le récit d’un randonneur, publié ci-dessous, rend particulièrement hommage à l’engagement des adhérents de l’ASPAS, et mérite d’être plus largement partagé.

Les expos de Saillancourt : la page des visiteurs

Le Jars et l’oie de Marius Jouffray - Menucourt – 22 février 2018

« Ecoute cette histoire mon amie, cette histoire vraie à n’en pas douter: tu la connaîtras certainement et tu la garderas, là, dans ton cœur, tout contre toi.

Alors que je faisais du vélo avec un ami, dans un coin charmant du Vexin, à l’automne, à l’heure où le soleil décline et où le ciel rougit, quand l’horizon s’embrase et que les nuages s’étirent et s’effilochent dans la douceur languissante du crépuscule, je vis passer un vol d’oies sauvages. En formation puissante et endurante, elles allaient lentes et obstinées.

Les expos de Saillancourt : la page des visiteurs

Nous avons mis pied à terre pour mieux les voir, pour mieux les comprendre, pour mieux goûter leur ordonnance, pour mieux rendre hommage à notre Créateur, dont la sagesse, la puissance, la bonté, se voient dans le vol ordonné, efficace, régulier des oies.

« A l’horizon rougi de la plaine de France,

Les oies migrent d’un vol puissant et cotonneux »

Les expos de Saillancourt : la page des visiteurs

Alors que délaissant nos machines, nous restions silencieux dans le calme si particulier du crépuscule, quand tout s’arrête; quand le vent, un instant s’immobilise et les oiseaux émus cessent leurs chants…, soudain, un bruit sec, anormal, indécent, ignoble, se fit entendre dans ce silence et cette immobilité extatiques, tandis que nous retenions notre respiration, sentant les muscles du cou qui font mal ….

Les expos de Saillancourt : la page des visiteurs

Un coup de feu venait de rompre l’harmonie du soir, de fendre le silence, de briser la belle ordonnance du vol alphabétique des oies : le V de la victoire, calme, tranquille, sécurisant venait de prendre la forme déchirée, horrible, insupportable du viol.

Le crime passionnel existe, certes, mais c’est un cri, un cri d’horreur et de désespoir, un cri de bête blessée à mort qui, dans un sursaut de révolte et d’incompréhension, tente d’entraîner hors d’elle la cause de son mal, de son angoisse, de sa folie !

Mais le crime gratuit ? Mais le meurtre prémédité ?  Mais l’assassinat crapuleux de la bête pacifique, non agressive, non dangereuse ? Tuer pour le plaisir, la performance, «  l’exploit » imbécile et vaniteux ….

Les expos de Saillancourt : la page des visiteurs

Le vol, un instant déséquilibré, a vacillé sur son axe, s’est brisé; sa belle ordonnance a été perturbée.

Le jars de tête a cédé sa place au suivant, est revenu en arrière à la hauteur de l’élément touché qui avait quitté son rang, plongeant vers le sol noyé de brume; la bête suivante a plongé à son tour, comme une pierre, tentant désespérément, de la puissance de ses ailes de rejoindre l’oiseau blessé….

Les expos de Saillancourt : la page des visiteurs

En décrivant ce souvenir, l’émotion poignante m’étreint le cœur et les larmes mouillent mon visage où doivent se lire l’émoi de cette scène déchirante et la haine de cet acte stupide, homicide, fratricide et décidé, commis par un homme capable pour un plaisir sordide et contestable de tuer, détruire et commettre un blasphème à la face de la création  et de la créature supérieure qui observait, qui souffrait et qui avait une envie viscérale de faire justice pour l’animal blessé à mort.

 

Le « chef », avait repris sa place, remontant à tire d’ailes toute la colonne dont la plaie, un instant béante, s’était refermée. Son vol, puissant, sécurisant, exprimant la pérennité de l’espèce et l’obstination de la race, l’avait  projeté à la tête de la formation en un temps incroyablement court. Tout ceci ne dura que quelques secondes, une minute tout au plus, et maintenant  à nouveau, il pilotait le groupe, le second s’étant rangé.

Les expos de Saillancourt : la page des visiteurs

Mon ami et moi, abandonnant nos bicyclettes, oubliant toute retenue, toute prudence, avons couru, et nous sommes rués vers l’endroit où il nous semblait que les oiseaux s’étaient abattus! Là, dans un creux de verdure, à l’abri des regards - et peut-être des chiens – la blessée et son ami compatissant se livraient aux ultimes caresses, s’abandonnaient à la douleur muette, car le danger demeure! Pas tant à la douleur physique dont souffrait certainement le grand oiseau atteint dans sa chair, mais plutôt à la douleur déchirante et sublime de la séparation imminente  et du désespoir d’aimer de voler, d’aboutir, de vivre!

Les expos de Saillancourt : la page des visiteurs

Le jars  - car la seconde bête était plus massive, plus puissante – se précipita d’abord vers nous, sifflant et grondant, toutes ailes déployées, les plumes hérissées, le cou tendu et le bec menaçant. Cette tentative d’intimidation réussit pleinement : il était impressionnant et nous nous immobilisâmes à distance « respectueuse » du palmipède en furie…. S’étant assuré de notre neutralité, il se rapprocha de sa compagne, avec douceur, avec compassion, avec … émotion ! Oui, je crois vraiment qu’il était ému, bouleversé, désespéré et  en même temps on sentait une rage de vivre, une puissance vindicative, une volonté de s’en sortir qui avait quelque chose d’humain ! Mais oui : d’humain ; après tout, n’avons-nous pas le même Créateur ? Je venais d’assister à un meurtre dont je connaissais l’arme : il fallait dénoncer, demander réparation !

Les expos de Saillancourt : la page des visiteurs

Dis- moi, mon amie, les oies sont-elles protégées par la loi ? Qui se soucie d’un oiseau blessé ? Fût-il blanc, fût-il beau, fût-il grand ? Car grande est la douleur, grand est le renoncement, grande l’acceptation. Le jars après avoir essayé de remettre sa compagne sur pieds, en la poussant, en l’exhortant par des battements  d’ailes, se calma. Il était devenu évident, tant il lui était difficile de se soutenir, que jamais plus elle ne s’élèverait.

Les expos de Saillancourt : la page des visiteurs

Alors, l’animal se glissa sous le flanc de l’oiseau blessé dont le plastron se tâchait de fleurs rouges, belles dans leur horreur, le souleva, le soutint, tenta d’alléger la charge énorme qui pesait sur la blessure et le maintint dans cette position un long moment. L’oie reprit un peu de vigueur, respira mieux, tenta de déplier ses ailes dont l’une refusa de se mouvoir et dressa la tête pour avaler une gorgée d’air !

 

Elle tendit le cou vers son compagnon et frotta doucement sa tête fine  sur ses ailes repliées ; cette caresse se répéta plusieurs fois et le plus fort lui rendît son témoignage d’affection. Enfin leurs deux têtes s’élevèrent ensemble, leurs cous se tordirent, se nouèrent comme deux serpents, s’enlacèrent et s’étreignirent, puis tout retomba dans le silence et l’immobilité.

 

Le jars, allongé contre sa compagne inerte, cou tendu le long de son cou lui communiquait la chaleur de son corps. Nous nous sommes  éloignés sans rien dire  le  cœur serré…

La douleur  …    L’émotion  …  La tendresse  …  Tu comprends ?

 

 

"Marius Jouffray – 22 février 2018"

Les expos de Saillancourt : la page des visiteurs
Les expos de Saillancourt : la page des visiteurs

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19 novembre 2017 7 19 /11 /novembre /2017 22:23

 

La place de Saillancourt a eu longtemps la particularité d’associer en un lieu, l’abreuvoir, le lavoir et la pompe où chacun venait s’approvisionner en eau potable. C’est dire, si la vie et les échanges y étaient importants.

Cette facilité est assez remarquable, car elle n’existait pas partout. A Sagy, par exemple, il fallait parcourir une certaine distance pour rejoindre le lavoir du village.

La présence  d’une nappe phréatique et de sources est due à la spécificité géologique de Saillancourt (on pourra se reporter à l’article : http://laboutonnieredesaillancourt.over-blog.com/article-histoire-geologique-des-paysages-autour-de-saillancourt-67732931.html ). Le hameau de Saillancourt a une double caractéristique qui le situe, d’une part,  à la terminaison périclinale du pli « anticlinal de Vigny », et d’autre part  à l’affleurement  entre des terrains poreux et perméables appelés les « sables de Cuise » qui reposent sur une couche imperméable dite « des argiles plastiques du Sparnacien ».

A 70 cm de profondeur , sous la place de Saillancourt, entre la base des « sables de Cuise » et le sommet des « argiles plastiques du Sparnacien » se trouve la nappe phréatique où l’espace poreux des sédiments est saturé en eau.

 

 

La nappe s’écoule naturellement à la surface au niveau de points de sources qui émergent.

La coupe géologique "AB" (direction SW – NE), perpendiculaire à l’axe de l’anticlinal, passant par la place de Saillancourt et la rue de la Goupillère, montre l’encaissement du hameau implanté sur les « argiles plastiques du Sparnacien ». Les précipitations sur les plateaux, s’infiltrent dans les couches supérieures,  la principale étant le calcaire du Lutétien, épaisse d’une trentaine de mètres. Ces calcaires, fissurés et fracturés contiennent un grand volume d’eau qui circule rapidement à travers le réseau poreux.

 

Calcaires fissurés : porosité totale 1 à 10%, porosité efficace 1 à 5 %, perméabilité de quelques mois à quelques heures selon l'hétérogénéité du milieu fissuré (Source BRGM).

 

 

En raison du pendage des couches et du pli de l’anticlinal, les écoulements sont inversés, et seul le « trop plein » de la nappe phréatique est en mesure de débiter au niveau des sources à Saillancourt. Cette configuration géologique particulière a pour conséquence d’impacter les sources locales qui sont directement dépendantes du niveau piézomètrique de la nappe.

 

 

L’épaisseur de la couche imperméable a été précisée par le sondage SC1 réalisé sur la place de Saillancourt en 2015. Du fait de la présence de la nappe phréatique, jusqu’à 6,5 m de profondeur, la partie superficielle, se matérialise, par des sédiments argileux non consolidés de consistance boueuse, saturés en eau, avec un taux de récupération inférieur à 50 %.

 

En dessous  de – 6,5 m les sédiments de constitution solide et non fluide sont récupérés à 100%. On reconnait la plasticité des argiles à la sortie du carottier.

 

La base de ces argiles est aussi la limite de 2 grandes périodes géologiques : le tertiaire et le secondaire. La craie altérée appartient à la période géologique du Crétacé. Entre le dépôt de la craie campanienne (ère secondaire) et les argiles du Sparnacien (ère tertiaire) existe une lacune correspondant à un dépôt suivi d’une érosion, épisode d’une durée de 16,5 millions d’années qui a vu d’une part l’extinction des dinosaures et d’autre part l’apparition des premiers primates

 

 

Au Paléolithique, à la fin du Pléistocène, il y a 10 000 ans, « la place de Saillancourt » ressemblait sans doute à la vallée de Nucourt, avec des sources, un ru, un marais.

 

Le plan cadastral de 1834 fait apparaître la maîtrise et l’organisation de l’eau des sources, d’un bassin correspondant à l’abreuvoir-pédiluve, et d’un circuit menant le trop plein vers « le ravin ».

 

 

Le dessin réalisé sur le plan napoléonien précise la position de l’abreuvoir-pédiluve et celle du lavoir. Le géomètre a pris soin de dessiner deux élargissements à l’endroit de la traversée du ru, qui peuvent s'interpréter comme les ornières creusées par le passage répété des charrettes montant ou descendant du plateau.

 

Le pont sur le ru, rue de La Goupillère, apparaît sur les cartes postales du début du XXème siècle.

 

Carte postale prise avant la réalisation de la voie de chemin de fer.

Au lieu de conserver la pente d’écoulement libre des eaux vers le ru, les sources ont été canalisées et un passage surélevé a été construit au dessus de la « ravine », ce qui a entraîné un comblement topographique depuis la place et peut expliquer la position des fenêtres des premières maisons dont la base se situe au niveau de la rue, une position vulnérable en cas d’inondations.

Remarque : au moment où se rédige le plan local d’urbanisme de la commune (PLU) et où l’on se préoccupe de la préservation du réseau de voies de communications rurales, il est intéressant de noter que des chemins importants, inscrits sur le cadastre de 1834 ont été privatisés. Il en est ainsi de la « sente de Saillancourt » qui rejoignait le « chemin de Pontoise », nommée « sente rurale dite des Croyettes » sur le cadastre actuel, cette sente à flanc de coteaux a disparu du domaine public.

Carte postale : Vue générale de Saillancourt prise depuis la « sente rurale dite des Croyettes » :

 

Le débit de la source de Saillancourt a été estimé à 3 litres par minute soit 4 m3 par jour lors des travaux entrepris sur la place en 2014. Toutefois, connectée à un réseau de fractures dans la masse du calcaire du Lutétien, la source est très sensible aux variations pluviomètriques et peut sans doute, d’après d’autres observations locales, fluctuer entre 0,5 et 4 m3 par jour. Cela suffirait largement à renouveler le volume du bassin du lavoir.

 

 

En 2017, l’eau de la source principale débouche dans un regard qui alimente… la nappe phréatique. Le lavoir appartenant au patrimoine rural du Vexin, devrait, dans le cadre de la rénovation de la place de Saillancourt retrouver sa mise en eau.

 

Il n’est pas question de « retourner aux sources », les voix des lavandières se sont définitivement éteintes sur la place de Saillancourt puisqu’aujourd’hui il y a GÉNIE, le seul produit pour faire la lessive sans bouillir.

 

Les années 50 ont vu disparaitre progressivement l’activité de Saillancourt, le travail de la pierre dans les carrières, les charretiers, vachers, palefreniers à l’abreuvoir, les lavandières au lavoir, le nombre d’agriculteurs….

 

Pourtant lorsque Joan Blaeu publie en 1665 son "Atlas Maior", disponible en 9 ou 12 volumes, selon les éditions, sur la « carte du Pays VEXIN FRANÇOIS » Saillancourt figure distinctement, signe de son activité économique locale.

 

Les sources sur la commune ne se limitent pas à celles du hameau de Saillancourt.

En suivant l’affleurement de la limite entre les couches poreuse (Sables du Cuisien) et imperméable (argiles plastiques du Sparnacien), certains lieux d’habitations portent des signes qui ne trompent pas.

Le Grand Mesnil :

 

Le Petit Mesnil :

 

 

 

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23 octobre 2016 7 23 /10 /octobre /2016 18:41

 

 « En juin 1974, à l’occasion de l’étude géologique d’une sablière en intense exploitation au Sud de Courcelles-sur-Viosne, Robert Wyns, membre du Centre de Recherches archéologiques du Vexin Français (C.R.A.V.F.) remarqua dans un éboulis, en pied de paroi, des mottes de limon sombre contenant des charbons de bois. Ces mottes renfermaient des tessons de céramique non tournée, des fragments de bracelets en schiste et en terre cuite, de nombreux débris de silex et d’os et un bloc de grès à surface polie. Ces matériaux provenant des restes d’une fosse dont la section était encore visible au sommet du front de taille. Devant l’intérêt et la diversité du matériel recueilli, que l’on pouvait rapporter, en première approximation, au Néolithique de tradition danubienne, notamment d’après ses formes et les décors de la céramique, une équipe mixte composée de membres du C.R.A.V.F. et de la Direction des antiquités préhistoriques effectua les 6 et 7 juillet suivants une fouille de sauvetage sur le site. Celle-ci permit de fouiller la partie intacte de la fosse et de récupérer le maximum de matériel dans les éboulis provenant de la partie effondrée. »

Ainsi commence l’article : « Une fosse Néolithique à Courcelles-sur-Viosnes (Val d’Oise) » de Jacqueline DEGROS, Philippe SIMON, Jacques TARRÊTE et Robert WYNS dans la Revue archéologique de Picardie N°1-2, 1984, pp. 31-48.

 

La fosse, a été entièrement détruite lors de l’avancement du front de taille de la sablière qui se trouvait au lieu-dit "la sente de Saillancourt" L’exploitation, arrêtée à la fin des années 70, a été depuis comblée, mais ses limites se perçoivent encore en archéologie aérienne, méthode qui consiste à photographier à moyenne altitude des zones dégagées et à interpréter les indices au sol.

 

Plusieurs analyses de radiochronologie ont été effectuées sur les échantillons provenant de « la sente de Saillancourt ». La méthode de datation absolue utilise la variation régulière au cours du temps de la proportion de radio-isotopes, dont la plus connue est celle du carbone 14. La première datation a été effectuée par le Laboratoire de Gif-sur-Yvette à partir de charbons de bois recueillis dans le fond de la fosse : 4060 +/- 110 ans soit 2110 B.C. (publication du Bulletin de la Société préhistorique française de 1982, tome 79, N. 6 . pp. 175-192 « Sommaire des datations 14C concernant la préhistoire en France – Dates parues de 1974 à 1982 Chapitre VI : NÉOLITHIQUE de environ 7000 BP à environ 4000 BP » les auteurs, Georgette Delibrias, Jacques Évin et Yolande Thommeret). Des doutes concernant cette analyse ont toutefois conduit à entreprendre un second essai sur une partie des restes de faune (échantillon GIF 5840) qui aboutit à une datation plus ancienne : 5220 +/- 110 ans soit 3270 B.C.

 

Ainsi, il y a 5000 ans qui vivait là, "près de chez nous" ?

Juste pour situer quelques repères sur le chemin de l’histoire, il y a 5000 ans la civilisation Égyptienne débutait et la pyramide de Khéops, la plus grande et la plus ancienne des trois pyramides n’était pas encore érigée à Gizeh (au sud du Caire) par les pharaons de la IVe dynastie (2589-2530 av J.-C.).

Ainsi, par ces restes, le site de "la Sente de Saillancourt" témoigne de la période du Néolithique inférieur.

 

 

Malgré les dimensions restreintes de la fosse (profondeur de 0,60 m pour un diamètre supposé inférieur à 2 m), le matériel recueilli a été abondant, avec environ 600 tessons de céramique correspondant à une trentaine de récipients, et plus de 1700 produits de débitage de silex, ainsi que quelques restes de faune.

 

L’origine des silex ayant été travaillés sur le site est à rechercher, avec une quasi-certitude, dans la dépression de Vigny où affleure la craie campanienne. C’est le seul endroit dans un rayon de 15 km qui ait pu fournir ce matériau. Ce qui signifie que les occupants connaissaient les lieux d’approvisionnement et pour subvenir à leurs besoins, parcouraient « ce qui est aujourd’hui le Vexin et le PNR ».

La fabrication des outils taillés repose sur le débitage laminaire : un bloc de silex brut est mis en forme pour pouvoir en extraire des lames, à l'aide d'un percuteur. La majorité de l'outillage en silex se présente donc sous forme de lames, retouchées afin d'obtenir le type d'outil souhaité. En général, on retrouve sur les sites rubanés une grande quantité de grattoirs sur lame, ainsi que des perçoirs, des racloirs, et des fragments de lames, non retouchés, emmanchés utilisés comme éléments de lames de faucille. Ces lames sont parfois lustrées par l'usure de la coupe provoquée par la silice contenue dans les tiges de céréales. Les rubanés fabriquaient également des pointes de flèches en silex, triangulaires ou trapézoïdales et, plus rarement,  des outils faits à partir d'éclats de silex ou de gros blocs.

Les principales caractéristiques des éléments céramiques et lithiques trouvés sur le site de "la Sente de Saillancourt", ont permis d’attribuer l’ensemble au Néolitique de tradition danubienne : vases ¾ sphériques à mamelons perforés horizontalement, bracelets en schiste, présence de débitage laminaire et de la technique du micro-burin, outillage lithique avec perçoirs, pièces denticulées, ….

 

 

 

La culture rubanée présente en Hongrie, Tchéquie, Slovaquie, Allemagne occidentale, France septentrionale et Belgique désigne le Néolithique le plus ancien d'Europe centrale, entre 5500 et 4700 ans av. J.-C.   , à céramique linéaire,

Selon certains archéologues, cette culture serait la principale manifestation du courant danubien, une migration en Europe continentale de peuples néolithiques suivant le Danube et pratiquant l'agriculture sur brûlis qu'ils introduisirent en Europe. À la même époque, un autre courant de néolithisation, dit courant méditerranéen, suivait les côtes nord de la Méditerranée est à l'origine du Cardial ou céramique imprimée.

Le peuple rubané doit son nom aux rubans dont il décore les poteries qui le caractérisent.

 

Comment vivaient les Rubanés ?

Pour créer leurs poteries, les Rubanés trouvaient l’argile, localement, en quantité et qualité (matériau qui a ensuite été utilisé par la briqueterie de Puiseux au siècle dernier).  

Entre reconstitution savante et récit, les maquettes archéologiques permettent d’illustrer L’HISTOIRE.  L’archéomaquettiste, Patrick Gueneau, a conçu toutes les maquettes ci-dessous à partir de divers matériaux (argile, bois, graminées, terreau et différentes colles) et élaboré des personnages, des mises en scènes et un environnement au plus près de ce que l’on sait des hommes et de leurs activités. http://www.histoire-en-maquette.com/accueil.php


 

 

 

La poterie répond aux besoins spécifiques liés à l’alimentation végétale, essentiellement la consommation de légumineuses et de céréales : la conservation des grains et la consommation de bouillies. On met généralement en adéquation la poterie et le Néolithique bien que la consommation des produits végétaux soit antérieure au Néolithique. De fait, la céramique est davantage due à l’intensification de cette consommation qu’au Néolithique lui-même.

La céramique néolithique était en outre porteuse d’une identité culturelle et il semble bien que les potiers respectaient scrupuleusement les traditions propres à leur groupe et à leur époque. http://ubprehistoire.free.fr/L3%20-%20Cours%20en%20ligne-neo-12.html

 

Par l'expérimentation et l'analyse des objets les températures atteintes dans les foyers ouverts lors des cuissons néolithiques,  étaient de l'ordre de 600 à 800°, ce n’est que plus tard que sont apparus les foyers fermés où foyers en meule.

L'habitat rubané est souvent situé sur des grandes terres agricoles, sur des terrains plats, des loess et près des cours d'eau. Ces populations choisissent de s'installer dans des zones non-inondables et les relations entre villages sont actives.

 

 

 

 

Les maisons rectangulaires ou trapézoïdales ont des longueurs comprises entre 10 et 47 mètres. Dans les villages rubanés, de nombreuses fosses sont présentes. La fonction primaire de ces fosses consiste à utiliser la terre creusée en torchis pour construire les murs des maisons. Elles servent ensuite de dépotoir pour les déchets alimentaires (os), les silex dont on n'a plus besoin et les céramiques inutilisables et renseignent aujourd’hui sur l'alimentation et la culture céramique des habitants.  

 

Les superficies des villages dépendent de la durée d'occupation du site et de l'environnement, donc des ressources disponibles.

D’après l'étude archéozoologique des ossements contenus dans les fosses on sait que 82 % des animaux consommés par les populations rubanées étaient des animaux domestiques : bovins, puis moutons, chèvres et  porcs. Pour les 18 % restants, il s'agit d'animaux sauvages chassés, en particulier le sanglier, puis le cerf, le chevreuil et l'aurochs. Quelques animaux,  plus rares pourraient provenir   de chasses de prestige ou destinées à l'acquisition de fourrure.

Des informations sur l'agriculture des rubanés sont également fournies par l'étude des graines calcinées trouvées sur les sites. On trouve deux variantes de blé, de l'orge, des petits pois et des lentilles.

 

 

 

La culture de la céramique rubanée présente à la fois de nombreux éléments qui la relient aux cultures néolithiques plus anciennes des Balkans et d'Anatolie, une très forte discontinuité vis-à-vis des cultures de chasseurs-cueilleurs qui la précédaient, mais aussi un certain nombre de singularités propres, rendant incertaines ses origines, qui ont longtemps fait l’objet de débats  et de multiples théories. L’origine proche-orientale de la culture rubanée et son passage par les Balkans ne faisait pas de doute mais,  la question de savoir si elle était parvenue en Europe au gré de migrations de populations ou par simple diffusion culturelle, a soulevé d'âpres discussions. Le développement de la génétique a permis de résoudre enfin ce problème, et plus généralement d’apporter une toute nouvelle compréhension de l'histoire du peuplement de l'Europe.

 

 

Les études fondées sur l'ADN ancien, issu de restes humains datant du Néolithique, se sont développées à partir des années 2000, grâce à d’importants progrès dans l’extraction, le séquençage et l'analyse de l'ADN ancien. Le but est de déterminer les haplogroupes d'un certain nombre d'individus anciens de diverses cultures archéologiques pour tenter de déterminer les ancêtres communs éventuels, de définir des lignées et de reconstituer ainsi l’histoire des populations, leurs origines, leurs déplacements et leurs évolutions culturelles.

 

Outre ces découvertes faites en 1974 sur le site de "la Sente de Saillancourt", les nombreuses prospections réalisées par les équipes locales regroupées au sein de la Fédération des Associations Archéologiques du Val d’Oise ont permis de localiser un certain nombre de sites danubiens entre autres à  Ableiges, Longuesse, Seraincourt, … (cf. article « La céramique de tradition Danubienne du Vexin à la Plaine de France », R. MARTINEZ et J. B. VIATTE, Revue archéologique de Picardie, N°1-2, 1984. Pp 67-71 http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pica_0752-5656_1984_num_1_1_1399

 

D’HIER

 

À AUJOURD’HUI 

 

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31 mai 2016 2 31 /05 /mai /2016 22:58

Un nouvel épisode pluvieux remarquablement abondant s'est produit du Centre au Benelux lundi 30 mai, ne s'estompant que très progressivement mardi 31. Des lames d'eau journalières souvent de l'ordre de 40 à 70 mm se sont ajoutées aux cumuls déjà élevés enregistrés depuis le début du mois. Au final, au matin du 31 mai, de nombreux records mensuels de pluviométrie étaient battus.

A Paris, il n'avait jamais autant plu en mai depuis le début des mesures en 1873. En moyenne, il tombe 63 mm au Parc Montsouris (normale sur la période 1981 / 2010). Le cumul de 170 mm au matin du 31 mai représente ainsi un excédent de +169%.

Il pleut, il pleut, à Saillancourt (30-31 mai 2016)

A Saillancourt ces pluies fines et continues ont à nouveau démontré que le gabarit (diamètre) du conduit souterrain qui traverse le hameau sur toute sa longueur était limite et tout juste suffisant pour absorber les eaux pluviales venant des différents bassins versants.

 

 

Il pleut, il pleut, à Saillancourt (30-31 mai 2016)

Photos 1 & 2 : Entrée du busage :

Il pleut, il pleut, à Saillancourt (30-31 mai 2016)
Il pleut, il pleut, à Saillancourt (30-31 mai 2016)

Photos 3 & 4 : descente des eaux pluviales provenant des bassins versants

Il pleut, il pleut, à Saillancourt (30-31 mai 2016)
Il pleut, il pleut, à Saillancourt (30-31 mai 2016)

Photos 5 & 6 : Sortie du busage

Il pleut, il pleut, à Saillancourt (30-31 mai 2016)
Il pleut, il pleut, à Saillancourt (30-31 mai 2016)

Ces précipitations de mai 2016 rappellent que Saillancourt demeure dans un talweg, une situation morphologique particulière, à la confluence de plusieurs bassins de ruissellement drainant les eaux pluviales des divers versants.

Tant que le ru était naturel et ouvert, il pouvait réguler les variations de hauteur d’eau. Avec un débit désormais contraint par le diamètre du busage, tout excès de ruissellement ne peut que déborder et envahir la rue de la Vallée, ce qui s’est déjà produit … et se reproduira.

 

On peut se reporter à l'article : "Le talweg de Saillancourt : un risque d'inondation"

http://laboutonnieredesaillancourt.over-blog.com/article-le-talweg-de-saillancourt-un-risque-d-inondation-109203400.html

 

Il pleut, il pleut, à Saillancourt (30-31 mai 2016)

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29 mai 2016 7 29 /05 /mai /2016 11:47
Les argiles plastiques du Sparnacien de Saillancourt : le forage SC1
Les argiles plastiques du Sparnacien de Saillancourt : le forage SC1
Les argiles plastiques du Sparnacien de Saillancourt : le forage SC1
Les argiles plastiques du Sparnacien de Saillancourt : le forage SC1
Les argiles plastiques du Sparnacien de Saillancourt : le forage SC1
Les argiles plastiques du Sparnacien de Saillancourt : le forage SC1
Les argiles plastiques du Sparnacien de Saillancourt : le forage SC1

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29 mai 2016 7 29 /05 /mai /2016 10:19

« Il faut imiter la source qui ne se tarit pas et non pas l’averse qui inonde la montagne » (Traduction de ce proverbe chinois : « Savoir agir avec prudence et dans la conscience du long terme, préférer une action discrète aux conséquences durables à un coup d’éclat aux effets impressionnants mais éphémères ».)

Les sources de Saillancourt

Yamasuma Morimura : Portrait La Source, d’après Ingres 1989.

Une source nomme à la fois l’eau qui sort naturellement de terre et le point d’où elle jaillit. L’eau de sources peut alimenter des mares ou disparaître à nouveau dans le sol. Une source nait de la conjonction de facteurs topographiques et hydrogéologiques comme une meilleure perméabilité locale. Lorsqu’une source coule en permanence elle est dite pérenne.

Construit sur une ligne de sources, le hameau de Saillancourt a bénéficié « d’eau pure » en abondance permettant aux hommes d’y vivre et d’y développer des activités agricoles . La nappe du complexe sableux Cuisien/Sparnacien, constituée par drainance des formations sus-jacentes ou par infiltration des eaux superficielles approvisionne ces sources, de type déversement et débordement qui elles-mêmes alimentent les rus en fond de vallée.

Géologiquement le hameau de Saillancourt a une position particulière puisqu'il se situe exactement à la terminaison de l'anticlinal de Vigny. On pourra se reporter à l'article du blog : http://laboutonnieredesaillancourt.over-blog.com/article-histoire-geologique-des-paysages-autour-de-saillancourt-67732931.html pour imaginer l’évolution des paysages depuis environ 60 millions d’années.

En venant de Sagy on peut observer, jusqu’en limite de Saillancourt, la craie d’âge crétacé mise en place dans une mer de 300 m de profondeur il y a environ 70 millions d’années recouverte à la fin de l’ère secondaire par des argiles plastiques sparnaciennes déposées en milieu marécageux et saumâtres. Au-dessus, se trouve une couche de sable Cuisien, puis le calcaire lutétien qui constitue les affleurements de la carrière de Saillancourt.

La tectonique, qui a plissé les couches sédimentaires et formé cette voute anticlinale, a tout à la fois fracturé les formations les plus résistantes (dites compétentes) : les calcaires du Lutétien et provoqué un « bourrage » avec les couches plastiques : les argiles du Sparnacien.

 

 

Les sources de Saillancourt

La fracturation du Lutétien offre une certaine perméabilité d’interstices à laquelle peut s’ajouter une perméabilité de fissures dans les vallées, soumettant le calcaire grossier au phénomène de dissolution. Ces circonstances favorisent l’écoulement naturel des eaux souterraines et l’apparition des sources juste à la limite des argiles du Sparnacien qui sont sub affleurantes au cœur du hameau : sur la place, en bas de la rue de la Goupillère et de la rue du Charné.

La source principale, au plus fort débit a été depuis des temps historiques canalisée de façon à alimenter un lavoir, une station de pompage : là où l’on venait chercher l’eau, et un abreuvoir pour les animaux.

 

Les sources de Saillancourt

D’autres sources existaient, les anciens parlent de celles du bout de la rue du Charné où celle de la rue de la Goupillère.

On notera que pour tracer la voie de chemin de fer, les ingénieurs de l’époque avaient pris soin de contourner la zone instable des argiles plastiques et des sources de façon à ce que le ballast suive la ligne d’affleurements de la base du Lutétien c’est à dire l’allée des Plantes puis le chemin du Tacot en haut de la rue de la Goupillère.

Pourquoi les sources se sont elles taries ? Une source se capte, se conduit, s’entretient tout en restant libre d’accès lorsqu’elle d’alimente des lieux publics lavoir ou abreuvoir.

Dans les années 60, probablement en raison de la création du réseau de distribution d’eau captée sous pression, la municipalité a négligé l’entretien des sources. Les conduits se sont alors bouchés, des tranchées creusées lors de l’installation du tout à l’égout ont créé des chemins drainants déviant le cours naturel de l’eau. L’abreuvoir remblayé est devenu espace de stationnement – avec plantation d’un tilleul, le lavoir,un bac vide, l’eau qui donnait vie à Saillancourt dans tous les sens du terme a déserté la place.

Pour avoir une idée de la richesse et de la diversité du patrimoine local il existe un site à visiter :  http://www.lavoirs.org/  qui présente une carte de France des lavoirs (plus de 10 000 !), dont 170 dans le Val d'Oise avec plus de 314 photos et une du lavoir de Saillancourt : à sec!

 

Les sources de Saillancourt

Comme on peut le voir sur la photo du site il n’y a plus du tout d’eau de source. Où est-elle passée ? Mystère!

Et voilà qu’on nous annonce par voie de presse que « le débit d’eau provenant des sources étant très insuffisant, un apport complémentaire en eau pluviale a été réalisé ».

Les sources de Saillancourt
Les sources de Saillancourt

On aperçoit dans le regard l’ancienne conduite faite d’assemblage de pierre qui servait à canaliser la source sur une distance que « géologiquement » on estimera d’un ordre de grandeur de 5 et 10 mètres étant donné la morphologie de la vallée.

Ce collecteur ressemble fort à celui que l’on rencontre dans tout aménagement hydraulique, tel celui de l’abbaye de Vauclair (Aisnes) située d’ailleurs, par le plus grand des hasards, dans le même contexte géologique : calcaires du Lutétien, sables du Cuisien, argiles du Sparnacien.

Les sources de Saillancourt

A Saillancourt, depuis le 31 août 2013, date à laquelle la conduite d’eau pluviale a été connectée sur le regard de la source, la force érosive de la chute d’eau due aux apports brutaux des eaux de pluie, a déjà commencé à lessiver les pierres et à les déjointer, le marnage (variation des niveaux d’eau dans le regard) a emporté quantité de limon … qui se retrouve sédimenté … dans le lavoir !!! (photo prise le mercredi 4 décembre 2013). A terme la stabilité du mur pourrait être affectée.

Les sources de Saillancourt

Pourtant que la photo est belle quand l’eau coule dans le lavoir. Sauf que l’eau dans notre cas est stagnante.

Les sources de Saillancourt

En vérité les sources existent, il faut les retrouver.

Cette vérité qui se cache au fond du puits tente d’en sortir pour montrer les preuves qu’elle tend au bout de ses bras, dans son miroir (tableau d’Édouard Debat-Ponsan, daté de 1898, peintre emblématique de la IIIème République, tableau connu dans le monde entier comme l’icône et le manifeste des défenseurs d’Alfred Dreyfus).

Les sources de Saillancourt

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14 mai 2015 4 14 /05 /mai /2015 13:55

AUGUSTE HERBIN, né à Quiévy le 29 avril 1882 et mort à Paris le 31 janvier 1960, est un peintre abstrait français.

Une "tache blanche" de "couleur noire" à SAILLANCOURT

Les peintures d'AUGUSTE HERBIN s'établissent à partir d'un mot qui donne son titre au tableau, selon des correspondances entre lettres, formes et couleur.

Une "tache blanche" de "couleur noire" à SAILLANCOURT
Une "tache blanche" de "couleur noire" à SAILLANCOURT

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12 janvier 2015 1 12 /01 /janvier /2015 18:47
Charlieberté égalité fraternité à Saillancourt
Charlieberté égalité fraternité à Saillancourt

La manifestation du 11 janvier à Sagy a permis de se rassembler dans un élan unitaire pour dénoncer des crimes contre l’humanité et revendiquer le droit à la liberté d’expression.

Charlieberté égalité fraternité à Saillancourt

Il y a quelques années, un dimanche de 2008, deux représentants des forces de l’ordre dépêchés par les soins de l’édile, étaient venus notifier à "Goupil" une interdiction de publier, sous prétexte d’absence de n° ISSN de son « Petit Journal » qui ne parlait que de liberté et de sécurité à Saillancourt.

Charlieberté égalité fraternité à Saillancourt

Cette anecdote sur la façon de concevoir la liberté d’expression à l’égard des concitoyens de Sagy mérite bien la caricature de CHARLIE HEBDO.

Charlieberté égalité fraternité à Saillancourt

A quelques mois des élections cantonales nous étions hier, dans l’unité, tous Charlie, en mars nous serons tous charlots !

 

Charlieberté égalité fraternité à Saillancourt

Charlot éternel eût sans doute été honoré de se faire appeler Charlie.

Ils eussent sans doute été honorés d’être appelés Charlot.

Hommage à toutes les victimes.

Leur combat c'était aussi le sien.

Son combat c'était aussi le leur.

Leurs combats sont et seront les nôtres.

Charlieberté égalité fraternité à Saillancourt
Charlieberté égalité fraternité à Saillancourt
Charlieberté égalité fraternité à Saillancourt
Charlieberté égalité fraternité à Saillancourt

 

Merci à "LA POUTRE DANS L'OEIL DU VOISIN" (BURIDAN.OVER-BLOG.com)

http://www.buridan.net/article-triste-et-colere-125344794.html

Triste et colère !

Ils sont tombés pour la liberté de penser…

De panser par le rire les maux de notre société…

Ils grossissaient le trait et tapaient juste en se servant de la plume et du feutre… Contre tous les dogmes, religieux, moraux et politiques !

Des grands hommes libres, oui !

Pauvres victimes, aussi, de circonstance, qu’il ne faut pas oublier : Elsa Cayat, Ahmed Merabet, Mustapha Ourrad, Frank Brinsolaro, Michel Renaud, Frédéric Boisseau…

 

Ils sont tombés sous les balles d’ignobles bourreaux, de sombres cons, incultes à coup sûr !

Charlieberté égalité fraternité à Saillancourt

Triste et colère !

Colère car on confond résistance pour la liberté d’expression et compassion…

Qu’on me comprenne bien. En soi la compassion est un sentiment qui élève l’esprit…

Mais ici ce sentiment devrait à mon sens s’accompagner d’une analyse politique…

Pourquoi cette tuerie ??? En quoi celle-ci fut indirectement générée par les scléroses même de notre société… On est si prompt à revêtir le costume confortable des conformismes… Et qu’est-ce qu’un conformisme sinon une rigidité de la pensée ! Les tueurs ont commis leur forfait sous l’influence des mêmes rigidités qui gagnent, qui occupent de plus en plus le terrain de la pensée collective…

 

Comme Michel Onfray, tout à l’heure sur France Inter je m’inquiète de ce mouvement compassionnel qui oblitère les questions à se poser ! Quid des dogmes qui comme la bébête montent, montent en puissance ? Quid des idées reçues, des chiffres faussés étalés comme vérités premières qui poussent rejeter l’autre ? Quid des intégrismes idéologiques et religieux ???

Aujourd’hui « tout le monde il est gentil » pourvu qu’il porte une pancarte « Je suis Charlie »… On allume des petites bougies… Fort bien ! Et l’on se dispense de l’analyse politique indispensable. Et là j’ai le bourdon !

Charlieberté égalité fraternité à Saillancourt

Une consolation tout de même…

Devant ce bal des faux culs flamboyants j’espère qu’Honoré, Wolinsky, Cabu, Tignous, Oncle Bernard, Charb ayant rejoint leurs grands aînés Cavanna et Fred, se marrent, se marrent, se marrent en les voyant tenir leurs petites pancartes !

Un site à consulter : http://www.buridan.net/

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3 janvier 2015 6 03 /01 /janvier /2015 17:44

Créé par Louis XIII, le Cabinet du Roi est une somme de curiosités constituées de collections, entre autres, d'insectes, de plantes, de fossiles et de concrétions d’origines diverses dont a fait partie la "pierre de Saillancourt". Cadeaux offerts au Roi de France, dons de collections entières comme celles de Réaumur, viennent enrichir, sous Louis XIV et Louis XV les collections du Cabinet du Roi qui deviendront la base des collections actuelles du Muséum national d'histoire naturelle de Paris.

Sur les murs de la rue de la Goupillère, à deux pas de « la célèbre carrière », (dixit G. Cuvier) l'exposition montre qu’au XVIIIème siècle la pierre extraite à Saillancourt a retenu l’intérêt et fait l’objet d’études de la part des savants et ingénieurs recherchant à l’époque un matériau capable de supporter des charges nouvelles. Un temps où l’art est à la fois œuvre et ouvrage, arts et métiers.

La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi

La facilité d’extraction de la roche a attiré l’homme dans l’exploitation des carrières. Dans le Vexin, les conditions géologiques post glaciaires en creusant – érodant - des vallées ont fait apparaître naturellement les couches successives sur les flancs de collines. Une des plus anciennes carrières à ciel ouvert se situe à proximité de Genainville et a servi à réaliser nombre de constructions dont des vestiges sont aujourd’hui exposés au musée de Guiry. L’expérience architecturale romaine  a permis très tôt de valoriser les propriétés et qualités de ce calcaire.

Même si des « domus » ont été bâties près de Sagy, la question du transport a freiné le processus de construction en pierre et il est fort probable que très longtemps les matériaux utilisés ont été le bois, l’argile et le plâtre (grâce au gypse présent).

L’essor véritable de la construction en pierre date du rayonnement monastique qui a suivi l’an mille. Au XIème siècle, les églises de Tessancourt et Condécourt , les moines, pour des raisons de proximité et de moindre coût, ont vraisemblablement choisi, pour des raisons de proximité et de moindre coût, d’extraire la pierre de la carrière de Tessancourt et non celle Saillancourt. Un millénaire plus tard, en 2003, c’est à Saillancourt que les carriers se sont procuré les blocs nécessaires à la réfection du clocher de Tessancourt-sur-Aubette frappé par la foudre.

La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi
La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi

Tous ces dépôts appartiennent à un horizon stratigraphique appelé Lutétien (de Lutetia, nom latin de Paris). Pour approfondir l’histoire de cette période géologique qui s’est étendue entre -47,8 et -41,3 millions d’années (Ma), soit pendant 6,5 millions d’années (par comparaison le plus ancien fossile de primate bipède date de - 7 Ma, c'est-à-dire que le temps représenté par le dépôt des calcaires de Saillancourt est équivalent au temps de l’évolution de la lignée humaine), on se reportera aux documents du Muséum National d’Histoire Naturelle, les publications de Jean-Pierre Gély, et celles du BRGM.

http://www.saga-geol.asso.fr/Documents/Saga_284_Lutetien.pdf

http://www.cfgi-geologie.fr/sites/default/files/seances/20130404/2013-04-04-cnam-gely.pdf

http://www.saga-geol.asso.fr/Geologie_page_sorties_Lutetien_Oise.html

http://geologie.mnhn.fr/collectionlutetien/

http://geologie.mnhn.fr/collectionlutetien/carrieres.html

http://geologie.mnhn.fr/lutetien/paleogeographies.html

Stratotype Lutétien, Didier Merle, coordinateur. Publications Scientifique du Muséum, BIOTOPE brgméditions, Collection Patrimoine géologique, novembre 2008, 288 pages.

La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi
La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi
La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi

Saillancourt se situe dans un contexte géologique très particulier, juste à la terminaison orientale de l’anticlinal dit de Vigny. Cette déformation tectonique, dont nous avons la vision morphologique actuelle grâce aux processus récents d’érosion, est en fait contemporaine du dépôt des sédiments calcaires présents dans les carrières. Il y a 45 millions d’années, Saillancourt était immergée dans une mer « tropicale » comme les Bahamas aujourd’hui. Dans le même temps, "Saillancourt" subissait un plissement dont résulte la formation de cette arche anticlinale, tandis qu’à quelques dizaines de kilomètres le rivage générait des apports de quartz.

Ces conditions singulières expliqueraient la résistance à la compression de la "pierre de Saillancourt". Sa dureté résulte probablement d'une diagenèse particulière c'est à dire une cimentation sous contrainte des sédiments calcaires et quartzeux.

La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi

http://www.brgm.fr/decouverte/ouvrages-cartes-brgm-editions/cartes-geologiques-numeriques

Une visite de "la petite carrière du château de Pontoise" permet de comprendre les méthodes d’exploitation des carrières souterraines. Les illustrations affichées sur les murs de calcaire décrivent les différentes phases du travail : 1) le souchevage, lorsque l’on tranche horizontalement dans un banc tendre, 2) le défermage, lorsque l’on tranche verticalement le banc à extraire, 3) l’abattage pour extraire le bloc supérieur, 4) le levage pour le bloc inférieur.

http://www.ville-pontoise.fr/content/petite-carriere-du-chateau

 

La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi
La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi

Le XVIIIème siècle est une période marquée par la Révolution de 1789, mais aussi le "siècle des Lumières" et à ce titre,  l’un des plus riches et des plus novateurs de notre histoire. De grands esprits tels que Diderot, Voltaire, Rousseau et Buffon, pour n’en citer que quelques uns, ont, par leur curiosité, leurs réflexions et l’analyse critique de la société, largement contribué aux progrès de la pensée et des connaissances philosophiques, humaines et scientifiques réalisés à cette époque.

Antoine Laurent de Lavoisier, surtout connu pour ses travaux en chimie est aussi géologue. Par la description, il jette les bases de la stratigraphie séquentielle qui ne sera valorisée en terme d’interprétation géophysique moderne qu’à la fin du XXème siècle : c’est dire son côté visionnaire.

En 1766, Lavoisier lui-même est venu dans la carrière à Saillancourt, inventorier les bancs et noter leurs épaisseurs. 

La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi

Cette recherche sur les matériaux a un seul but : innover quant au mode de construction. C’est donc une véritable prise de risque, un « challenge », que va tenter Jean-Rodolphe Perronet grâce à la "pierre de Saillancourt", la pierre capable de résister à des pressions supérieures.

Jusqu’au XVIIIe siècle, la gestion des voies de communication routières et fluviales, et des ouvrages d’art, comme les ponts par exemple, restent du ressort des instances locales : seigneurs, villes, associations de marchands et monastères. Les premières politiques de voieries apparaissent en 1599 lors de la création de l’office de grand voyer de France par Henri IV (1589-1610) pour Sully qui conserve ce poste jusqu’en 1611, année de sa disgrâce. Cette charge ne réapparaîtra ensuite qu'en 1669 avec Colbert.

L’administration des ponts et chaussées est créée en 1713 sous la dénomination de « Corps des Ponts et chaussées » et se compose alors de : « Un inspecteur général, un architecte premier ingénieur, trois inspecteurs et vingt et un ingénieurs».

Par l’arrêt du Conseil du 14 février 1747, Jean Rodolphe Perronet est « … , chargé du détail des Ponts et chaussées, la conduite et inspection des géographes et dessinateurs des plans et cartes, instruire les dits dessinateurs des sciences et pratiques nécessaires pour parvenir à remplir avec capacité les différents emplois des dits Ponts et chaussées». L’école royale des Ponts et chaussées est née, avec pour premier directeur: Jean Rodolphe Perronet.

Le XVIIIème siècle est donc une période d’aménagement du territoire. La classe bourgeoise, alors naissante, a besoin, pour se développer, de l’amélioration des conditions de circulation des personnes et des marchandises.

Au cours de sa vie, J. R. Perronet, ingénieur et architecte français, (né à Suresnes le 27 octobre 1708, mort à Paris le 27 février 1794) va contribuer au développement des infrastructures, en aménageant plus de 2 500 km de routes, en participant à la construction de plus d’une douzaine de ponts, en créant une école spécifique à la formation des ingénieurs des Ponts et Chaussées.

Dans cette école, J. R. Perronet va instituer un mode de classement des élèves qui, entre autres, seront jugés sur des concours avec des exercices pratiques de « coupes de pierre », des « dessins de cartes géographique et topographique » (aujourd’hui : études d’affleurements, cartes géologiques).

Nul doute, qu’à l’époque, le cursus des élèves de l’école nationale des Ponts et Chaussées incluait une visite des carrières de Saillancourt alors un site actif dans lequel travaillait plus d’une centaine d’ouvriers (exploitation, transport…).

Il faut imaginer l’effervescence du hameau de Saillancourt lorsque l’extraction de la pierre battait son plein, activité directement liée à l’exploitation des carrières mais aussi à la vie des ouvriers : logement, restauration, fabrication des outils de taille, entretien des chevaux, des voitures, maréchal ferrant, etc...

 

De nombreux ouvrages d’art seront ainsi construits avec la « pierre de Saillancourt ».

1757-1765 : pont de Mantes-la-Jolie sur la Seine

1768-1774 : pont de Neuilly-sur-Seine

1786-1791 : pont Louis XVI, renommé pont de la Concorde à Paris

La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi

La qualité certes mais à quel prix ? Chaque construction fait l’objet d’un calcul précis en termes de coût, fournitures, transport, main d’œuvre. Il est intéressant de lire, dans un document datant de 1790, alors que le pont de la Concorde (initialement Louis XVI) est encore en construction et qu’il ne se terminera que l’année suivante en 1791, la transcription d’un débat dans lequel un interlocuteur défend le meilleur rapport qualité/prix de la "pierre de Saillancourt" en réponse aux observations critiques de M. de Vercelle partisan de pierres moins chères.

A noter que la publication datée de « la seconde année de la LIBERTÉ FRANÇAISE », mentionne sur la page de couverture :

« Les grands ne nous paraissent grands,

Que parce que nous sommes à genoux.

………Levons-nous……… »

La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi
La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi
La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi
La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi

Les difficultés de transport ne font pas renoncer J.R. Peyronnet à « la pierre de Saillancourt » .

Bien que les carrières de Saillancourt soient plus éloignées que celles du Lutétien du sud de Paris, celle d’Arcueil par exemple et que le coût de la pierre en soit supérieur, J.R. Perronet  va organiser – de façon quasi militaire – une rotation des convois, en fardier de Saillancourt au port de Meulan (en fait le lieu-dit La Rive à Vaux), puis par bateau jusqu’à Paris.

« Simultanément un port de pierres est aménagé en aval de Vaux, au lieu-dit La Rive, pour y charger sur des barges à destination de Paris des pierres extraites de Saillancourt, sur le versant nord de l’Hautil, pour la construction du pont Louis XVI (le futur pont de la Concorde). Avec, au milieu, le port à vin, cette activité portuaire faisait de Vaux, avant la Révolution, une des localités des bords de Seine les plus animées entre Paris et Rouen ». (L’Hautil – Histoire d’un Paysage, de François Denais - Edition Valhermeil, 1994, 122 pages).

« Que lorsqu’il a été chargé sur la place actuelle du Boulevard de Meulan, des pierres pour la construction du pont de Neuilly, c’était pendant les grosses eaux, lorsque le plan de Thun était submergé; que cette place n’était pas comme aujourd’hui fermée de bâtiment le long de la rivière et qu’il n’y avait même alors impossibilité de charger des pierres hors le temps des grosses eaux, puisque le gouvernement ou les entrepreneurs du pont de Neuilly avaient loué deux arpents de terrain dans la propriété de Thun pour y faire leur port servant aux chargements des pierres à transporter à Neuilly, location qui n’avait point eu lieu s’il y avait eu possibilité de charger des pierres le long de la place du boulevard de Meulan, qu’enfin lors de la construction du pont de la Révolution de Paris, l’embarquement des pierres s’était fait entre Thun et Vaux sur un terrain loué encore par le gouvernement à cet effet, attendu l’impossibilité encore plus absolue d’établir ce port à Meulan par la rue de l’Arquebuse et la place du boulevard fermée aujourd’hui par des bâtiments construits sur le bords de l’eau ».

(14 Ventôse an 5 Une réclamation des Cochers d’eau - http://storage.canalblog.com/24/26/620535/42391295.pdf - de Madeleine Arnold Tetard // 4 mars 1797 )

 

La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi

L’anecdote sur Madame de Pompadour est symptomatique du climat politique de la seconde moitié du XVIII iéme siècle. Que la phrase : « Censeurs de notre pont, vous dont l’importance va jusqu’à la témérité, Hupeau par un seul fait vous réduit au silence : bien solide est son pont, ce jour il a porté Le plus lourd fardeau de la France. » ait été prononcée lors de son passage sur le pont d’Orléans construit selon les plans de Jean Hupeau de 1751 à 1763 (J.C. Perronet après la mort de J. Hupeau se borna à la réception des travaux et au règlement des dépenses) ou celui de Mantes de 1757 à 1765 (elle l’a été en réalité à propos du pont d’Orléans) montre surtout que le peuple – les futurs citoyens de 1789 – ont désormais pris conscience qu’ils peuvent se lever : « Les grands ne nous paraissent grands, Que parce que nous sommes à genoux………Levons-nous……… ».

La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi

Le Pont de Neuilly est sans doute le chef d’œuvre de J. R. Perronet au point que le 22 septembre 1772 le roi Louis XV et la cour vont assister au décintrement des voûtes : « Les cordages étaient attachés vers le haut des fermes, et passaient sur deux poulies mouflées à chaque bout ; huit hommes appliqués aux bras de levier, devaient faire manœuvrer chaque cabestan, ce qui a été exécuté au coup de tambour et les fermes ont été renversées en moins de trois minutes et demie ».

La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi

Enfin : « On n’y aperçoit aucune pierre cassée ou qui soit seulement écornée et défectueuse, ni joints ouverts, ce qui est aussi heureux que rare, pour un aussi grand ouvrage ».

Grâce à la dureté de la pierre de Saillancourt J.R. Peronnet a réalisé des ponts à grandes arches, offrant une moindre résistance au courant et un plus grand passage à la navigation. Les ouvrages d’art souffrent du gel des fleuves, fréquent en hiver, s’ils ne sont pas purement emportés au moment de la débâcle. «  Les deux ponts de charpente de Neuilly étant très anciens et mauvais, nous nous étions occupés, dés l’année 1766, du projet de les reconstruire en pierre. La débâcle des glaces du mois de janvier 1768 ayant emporté plusieurs travées du pont, situées du côté de Courbevoie, et endommagé l’autre pont, on fut obligé de presser cette reconstruction ; et pour livrer professionnellement le passage au public, on commença par réparer ces vieux ponts et les mettre en état de servir, jusqu’à ce que celui de pierre fût construit ». (J. C. Perronet – 1788).

La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi

La construction du pont Louis XVI débute en 1787. En projet depuis 1725, lors de la construction de la place Louis XV (aujourd'hui place de la Concorde), il devait remplacer le bac qui assurait alors la traversée à cet endroit. Le 11 août 1788 eut lieu la cérémonie de la pose de la première pierre. Une boîte, renfermant une médaille d’or, deux médailles d’argent et trois médailles de bronze, fut posée dans le corps de la pile la plus rapprochée de la place Louis XV. Chaque médaille présente d’un côté le buste du Roi avec cette légende, « Louis XV, roi de France et de Navarre », et, à l’exergue: Ville de Paris, et de l’autre: une perspective du pont et de la ville, avec la mention «  Pont de Louis XVI, 1788 ». En 1789, la Bastille était prise, rasée, et il se disait que ses pierres étaient employées à l’achèvement du nouveau pont «afin que le peuple put continuellement fouler aux pieds l’antique forteresse». (http://lucile.dumesnil.free.fr/ponts_paris/le_pont_de_la_concorde.htm). Si certains historiens mettent en doute la véracité de cette utilisation, tous s’accordent à reconnaître l’architecture révolutionnaire de l’ouvrage.

Démolie par les soins de l’entrepreneur Palloy, bon patriote et surtout homme d’affaires, la prison symbolique aurait effectivement servie de carrière, mais pas pour le pont Louis XVI.

 

Celui que l'on a surnommé le "Vauban des ponts et chaussées", s'éteint le 27 février 1794 dans un modeste pavillon tout près du pont Louis XVI (l'actuel pont de la Concorde) qu'il avait dessiné quelques années plus tôt.

La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi

Aujourd’hui, l’architecture des ouvrages d’arts n’a cessé de se développer et à la « pierre naturelle » se sont substitués des bétons aux propriétés mécaniques beaucoup plus résistantes. Le pont le plus haut du monde : le viaduc de Millau, 2 460 mètres de longueur pour 343 mètres de haut.

La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi
La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi

La carrière et la "pierre de Saillancourt" témoignent du siècle des lumières.

250 ans plus tard les ponts construits avec la "pierre de Saillancourt" sont toujours debout, en sera-t-il de même pour les ouvrages modernes en béton ?

La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi

Heureusement de l’ouvrage d’art à l’œuvre d’art, Sylvain Coignot nous montre l’exemple.

Des carrières lieux de culture :

http://www.lapidiales.org/

http://culturebox.francetvinfo.fr/expositions/sculpture/les-lapidiales-la-carriere-dune-oeuvre-dart-aux-multiples-facettes-140901

Pour en savoir plus :

La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi
La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi
La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi
La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi
La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi
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