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3 janvier 2015 6 03 /01 /janvier /2015 17:44

Créé par Louis XIII, le Cabinet du Roi est une somme de curiosités constituées de collections, entre autres, d'insectes, de plantes, de fossiles et de concrétions d’origines diverses dont a fait partie la "pierre de Saillancourt". Cadeaux offerts au Roi de France, dons de collections entières comme celles de Réaumur, viennent enrichir, sous Louis XIV et Louis XV les collections du Cabinet du Roi qui deviendront la base des collections actuelles du Muséum national d'histoire naturelle de Paris.

Sur les murs de la rue de la Goupillère, à deux pas de « la célèbre carrière », (dixit G. Cuvier) l'exposition montre qu’au XVIIIème siècle la pierre extraite à Saillancourt a retenu l’intérêt et fait l’objet d’études de la part des savants et ingénieurs recherchant à l’époque un matériau capable de supporter des charges nouvelles. Un temps où l’art est à la fois œuvre et ouvrage, arts et métiers.

La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi

La facilité d’extraction de la roche a attiré l’homme dans l’exploitation des carrières. Dans le Vexin, les conditions géologiques post glaciaires en creusant – érodant - des vallées ont fait apparaître naturellement les couches successives sur les flancs de collines. Une des plus anciennes carrières à ciel ouvert se situe à proximité de Genainville et a servi à réaliser nombre de constructions dont des vestiges sont aujourd’hui exposés au musée de Guiry. L’expérience architecturale romaine  a permis très tôt de valoriser les propriétés et qualités de ce calcaire.

Même si des « domus » ont été bâties près de Sagy, la question du transport a freiné le processus de construction en pierre et il est fort probable que très longtemps les matériaux utilisés ont été le bois, l’argile et le plâtre (grâce au gypse présent).

L’essor véritable de la construction en pierre date du rayonnement monastique qui a suivi l’an mille. Au XIème siècle, les églises de Tessancourt et Condécourt , les moines, pour des raisons de proximité et de moindre coût, ont vraisemblablement choisi, pour des raisons de proximité et de moindre coût, d’extraire la pierre de la carrière de Tessancourt et non celle Saillancourt. Un millénaire plus tard, en 2003, c’est à Saillancourt que les carriers se sont procuré les blocs nécessaires à la réfection du clocher de Tessancourt-sur-Aubette frappé par la foudre.

La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi
La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi

Tous ces dépôts appartiennent à un horizon stratigraphique appelé Lutétien (de Lutetia, nom latin de Paris). Pour approfondir l’histoire de cette période géologique qui s’est étendue entre -47,8 et -41,3 millions d’années (Ma), soit pendant 6,5 millions d’années (par comparaison le plus ancien fossile de primate bipède date de - 7 Ma, c'est-à-dire que le temps représenté par le dépôt des calcaires de Saillancourt est équivalent au temps de l’évolution de la lignée humaine), on se reportera aux documents du Muséum National d’Histoire Naturelle, les publications de Jean-Pierre Gély, et celles du BRGM.

http://www.saga-geol.asso.fr/Documents/Saga_284_Lutetien.pdf

http://www.cfgi-geologie.fr/sites/default/files/seances/20130404/2013-04-04-cnam-gely.pdf

http://www.saga-geol.asso.fr/Geologie_page_sorties_Lutetien_Oise.html

http://geologie.mnhn.fr/collectionlutetien/

http://geologie.mnhn.fr/collectionlutetien/carrieres.html

http://geologie.mnhn.fr/lutetien/paleogeographies.html

Stratotype Lutétien, Didier Merle, coordinateur. Publications Scientifique du Muséum, BIOTOPE brgméditions, Collection Patrimoine géologique, novembre 2008, 288 pages.

La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi
La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi
La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi

Saillancourt se situe dans un contexte géologique très particulier, juste à la terminaison orientale de l’anticlinal dit de Vigny. Cette déformation tectonique, dont nous avons la vision morphologique actuelle grâce aux processus récents d’érosion, est en fait contemporaine du dépôt des sédiments calcaires présents dans les carrières. Il y a 45 millions d’années, Saillancourt était immergée dans une mer « tropicale » comme les Bahamas aujourd’hui. Dans le même temps, "Saillancourt" subissait un plissement dont résulte la formation de cette arche anticlinale, tandis qu’à quelques dizaines de kilomètres le rivage générait des apports de quartz.

Ces conditions singulières expliqueraient la résistance à la compression de la "pierre de Saillancourt". Sa dureté résulte probablement d'une diagenèse particulière c'est à dire une cimentation sous contrainte des sédiments calcaires et quartzeux.

La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi

http://www.brgm.fr/decouverte/ouvrages-cartes-brgm-editions/cartes-geologiques-numeriques

Une visite de "la petite carrière du château de Pontoise" permet de comprendre les méthodes d’exploitation des carrières souterraines. Les illustrations affichées sur les murs de calcaire décrivent les différentes phases du travail : 1) le souchevage, lorsque l’on tranche horizontalement dans un banc tendre, 2) le défermage, lorsque l’on tranche verticalement le banc à extraire, 3) l’abattage pour extraire le bloc supérieur, 4) le levage pour le bloc inférieur.

http://www.ville-pontoise.fr/content/petite-carriere-du-chateau

 

La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi
La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi

Le XVIIIème siècle est une période marquée par la Révolution de 1789, mais aussi le "siècle des Lumières" et à ce titre,  l’un des plus riches et des plus novateurs de notre histoire. De grands esprits tels que Diderot, Voltaire, Rousseau et Buffon, pour n’en citer que quelques uns, ont, par leur curiosité, leurs réflexions et l’analyse critique de la société, largement contribué aux progrès de la pensée et des connaissances philosophiques, humaines et scientifiques réalisés à cette époque.

Antoine Laurent de Lavoisier, surtout connu pour ses travaux en chimie est aussi géologue. Par la description, il jette les bases de la stratigraphie séquentielle qui ne sera valorisée en terme d’interprétation géophysique moderne qu’à la fin du XXème siècle : c’est dire son côté visionnaire.

En 1766, Lavoisier lui-même est venu dans la carrière à Saillancourt, inventorier les bancs et noter leurs épaisseurs. 

La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi

Cette recherche sur les matériaux a un seul but : innover quant au mode de construction. C’est donc une véritable prise de risque, un « challenge », que va tenter Jean-Rodolphe Perronet grâce à la "pierre de Saillancourt", la pierre capable de résister à des pressions supérieures.

Jusqu’au XVIIIe siècle, la gestion des voies de communication routières et fluviales, et des ouvrages d’art, comme les ponts par exemple, restent du ressort des instances locales : seigneurs, villes, associations de marchands et monastères. Les premières politiques de voieries apparaissent en 1599 lors de la création de l’office de grand voyer de France par Henri IV (1589-1610) pour Sully qui conserve ce poste jusqu’en 1611, année de sa disgrâce. Cette charge ne réapparaîtra ensuite qu'en 1669 avec Colbert.

L’administration des ponts et chaussées est créée en 1713 sous la dénomination de « Corps des Ponts et chaussées » et se compose alors de : « Un inspecteur général, un architecte premier ingénieur, trois inspecteurs et vingt et un ingénieurs».

Par l’arrêt du Conseil du 14 février 1747, Jean Rodolphe Perronet est « … , chargé du détail des Ponts et chaussées, la conduite et inspection des géographes et dessinateurs des plans et cartes, instruire les dits dessinateurs des sciences et pratiques nécessaires pour parvenir à remplir avec capacité les différents emplois des dits Ponts et chaussées». L’école royale des Ponts et chaussées est née, avec pour premier directeur: Jean Rodolphe Perronet.

Le XVIIIème siècle est donc une période d’aménagement du territoire. La classe bourgeoise, alors naissante, a besoin, pour se développer, de l’amélioration des conditions de circulation des personnes et des marchandises.

Au cours de sa vie, J. R. Perronet, ingénieur et architecte français, (né à Suresnes le 27 octobre 1708, mort à Paris le 27 février 1794) va contribuer au développement des infrastructures, en aménageant plus de 2 500 km de routes, en participant à la construction de plus d’une douzaine de ponts, en créant une école spécifique à la formation des ingénieurs des Ponts et Chaussées.

Dans cette école, J. R. Perronet va instituer un mode de classement des élèves qui, entre autres, seront jugés sur des concours avec des exercices pratiques de « coupes de pierre », des « dessins de cartes géographique et topographique » (aujourd’hui : études d’affleurements, cartes géologiques).

Nul doute, qu’à l’époque, le cursus des élèves de l’école nationale des Ponts et Chaussées incluait une visite des carrières de Saillancourt alors un site actif dans lequel travaillait plus d’une centaine d’ouvriers (exploitation, transport…).

Il faut imaginer l’effervescence du hameau de Saillancourt lorsque l’extraction de la pierre battait son plein, activité directement liée à l’exploitation des carrières mais aussi à la vie des ouvriers : logement, restauration, fabrication des outils de taille, entretien des chevaux, des voitures, maréchal ferrant, etc...

 

De nombreux ouvrages d’art seront ainsi construits avec la « pierre de Saillancourt ».

1757-1765 : pont de Mantes-la-Jolie sur la Seine

1768-1774 : pont de Neuilly-sur-Seine

1786-1791 : pont Louis XVI, renommé pont de la Concorde à Paris

La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi

La qualité certes mais à quel prix ? Chaque construction fait l’objet d’un calcul précis en termes de coût, fournitures, transport, main d’œuvre. Il est intéressant de lire, dans un document datant de 1790, alors que le pont de la Concorde (initialement Louis XVI) est encore en construction et qu’il ne se terminera que l’année suivante en 1791, la transcription d’un débat dans lequel un interlocuteur défend le meilleur rapport qualité/prix de la "pierre de Saillancourt" en réponse aux observations critiques de M. de Vercelle partisan de pierres moins chères.

A noter que la publication datée de « la seconde année de la LIBERTÉ FRANÇAISE », mentionne sur la page de couverture :

« Les grands ne nous paraissent grands,

Que parce que nous sommes à genoux.

………Levons-nous……… »

La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi
La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi
La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi
La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi

Les difficultés de transport ne font pas renoncer J.R. Peyronnet à « la pierre de Saillancourt » .

Bien que les carrières de Saillancourt soient plus éloignées que celles du Lutétien du sud de Paris, celle d’Arcueil par exemple et que le coût de la pierre en soit supérieur, J.R. Perronet  va organiser – de façon quasi militaire – une rotation des convois, en fardier de Saillancourt au port de Meulan (en fait le lieu-dit La Rive à Vaux), puis par bateau jusqu’à Paris.

« Simultanément un port de pierres est aménagé en aval de Vaux, au lieu-dit La Rive, pour y charger sur des barges à destination de Paris des pierres extraites de Saillancourt, sur le versant nord de l’Hautil, pour la construction du pont Louis XVI (le futur pont de la Concorde). Avec, au milieu, le port à vin, cette activité portuaire faisait de Vaux, avant la Révolution, une des localités des bords de Seine les plus animées entre Paris et Rouen ». (L’Hautil – Histoire d’un Paysage, de François Denais - Edition Valhermeil, 1994, 122 pages).

« Que lorsqu’il a été chargé sur la place actuelle du Boulevard de Meulan, des pierres pour la construction du pont de Neuilly, c’était pendant les grosses eaux, lorsque le plan de Thun était submergé; que cette place n’était pas comme aujourd’hui fermée de bâtiment le long de la rivière et qu’il n’y avait même alors impossibilité de charger des pierres hors le temps des grosses eaux, puisque le gouvernement ou les entrepreneurs du pont de Neuilly avaient loué deux arpents de terrain dans la propriété de Thun pour y faire leur port servant aux chargements des pierres à transporter à Neuilly, location qui n’avait point eu lieu s’il y avait eu possibilité de charger des pierres le long de la place du boulevard de Meulan, qu’enfin lors de la construction du pont de la Révolution de Paris, l’embarquement des pierres s’était fait entre Thun et Vaux sur un terrain loué encore par le gouvernement à cet effet, attendu l’impossibilité encore plus absolue d’établir ce port à Meulan par la rue de l’Arquebuse et la place du boulevard fermée aujourd’hui par des bâtiments construits sur le bords de l’eau ».

(14 Ventôse an 5 Une réclamation des Cochers d’eau - http://storage.canalblog.com/24/26/620535/42391295.pdf - de Madeleine Arnold Tetard // 4 mars 1797 )

 

La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi

L’anecdote sur Madame de Pompadour est symptomatique du climat politique de la seconde moitié du XVIII iéme siècle. Que la phrase : « Censeurs de notre pont, vous dont l’importance va jusqu’à la témérité, Hupeau par un seul fait vous réduit au silence : bien solide est son pont, ce jour il a porté Le plus lourd fardeau de la France. » ait été prononcée lors de son passage sur le pont d’Orléans construit selon les plans de Jean Hupeau de 1751 à 1763 (J.C. Perronet après la mort de J. Hupeau se borna à la réception des travaux et au règlement des dépenses) ou celui de Mantes de 1757 à 1765 (elle l’a été en réalité à propos du pont d’Orléans) montre surtout que le peuple – les futurs citoyens de 1789 – ont désormais pris conscience qu’ils peuvent se lever : « Les grands ne nous paraissent grands, Que parce que nous sommes à genoux………Levons-nous……… ».

La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi

Le Pont de Neuilly est sans doute le chef d’œuvre de J. R. Perronet au point que le 22 septembre 1772 le roi Louis XV et la cour vont assister au décintrement des voûtes : « Les cordages étaient attachés vers le haut des fermes, et passaient sur deux poulies mouflées à chaque bout ; huit hommes appliqués aux bras de levier, devaient faire manœuvrer chaque cabestan, ce qui a été exécuté au coup de tambour et les fermes ont été renversées en moins de trois minutes et demie ».

La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi

Enfin : « On n’y aperçoit aucune pierre cassée ou qui soit seulement écornée et défectueuse, ni joints ouverts, ce qui est aussi heureux que rare, pour un aussi grand ouvrage ».

Grâce à la dureté de la pierre de Saillancourt J.R. Peronnet a réalisé des ponts à grandes arches, offrant une moindre résistance au courant et un plus grand passage à la navigation. Les ouvrages d’art souffrent du gel des fleuves, fréquent en hiver, s’ils ne sont pas purement emportés au moment de la débâcle. «  Les deux ponts de charpente de Neuilly étant très anciens et mauvais, nous nous étions occupés, dés l’année 1766, du projet de les reconstruire en pierre. La débâcle des glaces du mois de janvier 1768 ayant emporté plusieurs travées du pont, situées du côté de Courbevoie, et endommagé l’autre pont, on fut obligé de presser cette reconstruction ; et pour livrer professionnellement le passage au public, on commença par réparer ces vieux ponts et les mettre en état de servir, jusqu’à ce que celui de pierre fût construit ». (J. C. Perronet – 1788).

La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi

La construction du pont Louis XVI débute en 1787. En projet depuis 1725, lors de la construction de la place Louis XV (aujourd'hui place de la Concorde), il devait remplacer le bac qui assurait alors la traversée à cet endroit. Le 11 août 1788 eut lieu la cérémonie de la pose de la première pierre. Une boîte, renfermant une médaille d’or, deux médailles d’argent et trois médailles de bronze, fut posée dans le corps de la pile la plus rapprochée de la place Louis XV. Chaque médaille présente d’un côté le buste du Roi avec cette légende, « Louis XV, roi de France et de Navarre », et, à l’exergue: Ville de Paris, et de l’autre: une perspective du pont et de la ville, avec la mention «  Pont de Louis XVI, 1788 ». En 1789, la Bastille était prise, rasée, et il se disait que ses pierres étaient employées à l’achèvement du nouveau pont «afin que le peuple put continuellement fouler aux pieds l’antique forteresse». (http://lucile.dumesnil.free.fr/ponts_paris/le_pont_de_la_concorde.htm). Si certains historiens mettent en doute la véracité de cette utilisation, tous s’accordent à reconnaître l’architecture révolutionnaire de l’ouvrage.

Démolie par les soins de l’entrepreneur Palloy, bon patriote et surtout homme d’affaires, la prison symbolique aurait effectivement servie de carrière, mais pas pour le pont Louis XVI.

 

Celui que l'on a surnommé le "Vauban des ponts et chaussées", s'éteint le 27 février 1794 dans un modeste pavillon tout près du pont Louis XVI (l'actuel pont de la Concorde) qu'il avait dessiné quelques années plus tôt.

La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi

Aujourd’hui, l’architecture des ouvrages d’arts n’a cessé de se développer et à la « pierre naturelle » se sont substitués des bétons aux propriétés mécaniques beaucoup plus résistantes. Le pont le plus haut du monde : le viaduc de Millau, 2 460 mètres de longueur pour 343 mètres de haut.

La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi
La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi

La carrière et la "pierre de Saillancourt" témoignent du siècle des lumières.

250 ans plus tard les ponts construits avec la "pierre de Saillancourt" sont toujours debout, en sera-t-il de même pour les ouvrages modernes en béton ?

La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi

Heureusement de l’ouvrage d’art à l’œuvre d’art, Sylvain Coignot nous montre l’exemple.

Des carrières lieux de culture :

http://www.lapidiales.org/

http://culturebox.francetvinfo.fr/expositions/sculpture/les-lapidiales-la-carriere-dune-oeuvre-dart-aux-multiples-facettes-140901

Pour en savoir plus :

La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi
La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi
La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi
La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi
La "pierre de Saillancourt" du Cabinet du Roi
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